ONU-Habitat Tunisie aborde la question de la marginalisation urbaine et environnementale des migrant.e.s
Avec ses outils d'inclusion, ONU-Habitat participe au développement de l'art par des ateliers de création contre le racisme.
Maeva et Cédric sont respectivement de nationalité camerounaise et Ivorienne. Ils ont rencontré Momen et Nour, qui eux sont tunisiens, dans le cadre du projet MC2CM. Leur première rencontre a eu lieu dans les locaux de l'association Al Badil – Aletrnative culturelles, où ils ont reçu une formation en management artistique grâce à plusieurs artistes tunisiens confirmés venus durant plusieurs jours les former. Ces jeunes artistes amateurs sont impatients de débuter ensemble la création artistique commune. Cedric considère important et utile la rencontre avec les tunisiens. Il précise que «ce n'est pour la différence de nationalité qui est importante mais les cultures et les traditions des uns et des autres. C'est l'occasion de se connaitre ainsi. Cette courte expérience ne doit être que le début d'un processus de rencontre et de partage.».
Les répétitions auront lieu au moins une fois par semaine à la maison des jeunes de la Marsa.
Cedric et Momen se retrouveront durant plusieurs semaines au Gymnase de la maison de jeunes pour y pratiquer leur art. Ils commencent chaque séance de répétition à partir de 9 heure. Puis durant 6 heures ils s'entrainent ensemble et avec environ dix autres jeunes artistes amateurs, à préparer l'une des composantes du spectacle. Pour Cedric et Momen c'est la danse qu'ils pratiquent avec le chorégraphe tunisien Imed Jemaa.
Le gymnase où se prépare la création artistique est l'un des espaces qui composent le complexe de la jeunesse de la Marsa. Le choix du complexe a été l'une des composantes essentielles pour mener à bien le projet MC2CM par ONU-Habitat et son partenaire de mise en œuvre Tunisie Terre d'Asile. Le programme financé par l'Union européenne et la coopération Suisse a débuté en décembre 2021 mais la situation sanitaire à interrompu deux fois le processus. Les prochaines semaines sont celles de sa finalisation.
Dès le début du processus nous devions identifier en accord avec la municipalité et suivant une approche participative, un espace pour accueillir les activités du projet. Mais il s'agissait de trouver un lieu qui répondrait à d'autres enjeux. En effet, il devait être stratégiquement intéressant sur différents points. Ainsi par exemple, la compréhension, par les acteurs et gérants du lieu, des enjeux de cohésion sociale et de la problématique des migrants installés dans la commune devaient être avérée. Ainsi leur implication a été déterminante. De plus, l'espace devait être sous l'égide des institutions publiques et la municipalité y avoir un rôle. Ce rôle devant être renforcé par le projet. L'espace, devait montrer des besoins matériels qui justifieraient notre engagement à le mettre en valeur et à l'améliorer. Enfin il devait être situé géographiquement à un endroit accessible, rendant ainsi possible l'accès à la ville de la Marsa aux plus vulnérables vivant en périphérie dans l'arrondissement Bhar Lazrag.
Selon Chiraz Gafsia architecte urbaniste, coordonnatrice du projet au sein du bureau de Tunisie d'ONU-Habita, il est urgent de «rompre cette marginalisation sociale, économique, urbaine et environnementale de la périphérie de la Marsa et de prendre en considération son développement par l'inclusion de toutes ses composantes sociales ainsi que la population migrante qui va en croissant. La question est globale mais des solutions au niveau local sont essentielles notamment dans le cadre de la décentralisation en cours et anticiper les développements à venir».
En effet,la ville de la Marsa connait de grands bouleversements urbains et accueillent toujours plus de migrants sub-sahariens. Des travailleurs, des étudiants ou des familles avec jeunes enfants. Elles s'installent essentiellement àBhar Lazreg, en périphérie de la Marsa. Ce quartier était il y a peu encore une zone agricole. Aujourd'hui Bhar Lazreg est un quartier d'habitations de 50 000 habitants en zone périurbaine et connaît notamment depuis la 2011 un développement urbain important et anarchique et est marginalisé sur le plan géographique et socio-économique. Il est urgent d'apporter un appui aux autorités locales dans la gestion de l'évolution urbaine et sociale. Madame Zouhour Grira cheffe d'arrondissement de Bahar Lazrag et l'une de nos vis-à-vis municipaux pour ce programme, confirme l'importance des besoins de ce quartier et nous dit «qu'il est nécessaire d'apporter des solutions innovantes d'inclusion sociale et urbaine de Bhar azrag à La Marsa. Il faut trouver des solutions inclusive, écologique, et durable à apporter au sein même de Bhar Lazrag tout en préservant et créant un lien avec le centre de la ville qui est la Marsa. ONU -Habitat et ses outils d'inclusion à travers cette proposition du développement de l'art par des ateliers communs de création et de sensibilisation contre le racisme est une étape à l'amélioration du futur de notre ville et sa durabilité ».