Communiqué de presse

PAM: évaluation de la sécurité alimentaire et nutritionnelle des personnes vivant avec le VIH en Tunisie

23 août 2021

  • Cette étude conjointe du Programme alimentaire mondial et du gouvernement tunisien pallie au manque de données sur la malnutrition et l'insécurité alimentaire des personnes vivant avec le VIH en Tunisie. 

Les données du Programme des Nations Unies sur le VIH/SIDA (ONUSIDA) montrent que le nombre de personnes vivant avec le VIH (PVVIH) en Tunisie a presque doublé l’année dernière avec 6500 cas enregistrés en 2019 contre seulement 2997 cas enregistrés en 2018.

En réponse au manque de données sur la malnutrition et l’insécurité alimentaire chez les PVVIH en Tunisie, le PAM et le gouvernement tunisien ont mené une évaluation, à l’échelle des districts, sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle des PVVIH. Les résultats aideront le gouvernement et tous les partenaires à développer des interventions efficaces de sécurité alimentaire et de nutrition pour les PVVIH, dans le cadre d’une réponse globale et multisectorielle au VIH. Les résultats visent également à aider le gouvernement à constituer une base de données factuelles, à fournir un soutien politique pour la protection sociale sensible au VIH et un soutien technique au gouvernement et aux partenaires nationaux pour répondre aux besoins de la sécurité alimentaire et nutritionnelle des PVVIH.

Les résultats de l’évaluation montrent que l’insécurité alimentaire des PVVIH en Tunisie a atteint 39% avec des écarts de consommation alimentaire significatifs à extrêmes. Un tiers des PVVIH ont recoure des stratégies d’adaptation telles que le recours à la mendicité, la participation à des activités illégales et le sans-abrisme pour répondre à leurs besoins alimentaires. Plus de la moitié des ménages PVVIH sont endettés et 58% au chômage, déclarant que la nourriture est la principale dépense du ménage. L’insécurité alimentaire est plus élevée parmi les PVVIH les plus pauvres. Une mauvaise adhésion au traitement antirétroviral (TAR) est fortement liée à la pauvreté et à l’insécurité alimentaire. L’insécurité alimentaire est presque le double chez ceux qui manquent le TAR par rapport à ceux qui y adhèrent. Les PVVIH qui manquent le TAR appartiennent généralement au quintile le plus pauvre, ce qui indique le statut de vulnérabilité de ce groupe.

L’aide alimentaire et nutritionnelle est cruciale sous forme de services de santé et de protection sociale afin de faciliter l’adoption des interventions de conseil, de dépistage, de traitement et de prévention du VIH. 81% des PVVIH reçoivent un traitement antirétroviral et un dépistage du VIH gratuits à travers le gouvernement. Cependant, l’évaluation montre la faible réponse de la protection sociale avec seulement 3,7% des PVVIH recevant une aide en espèces, 21,8% reçoivent des bons alimentaires et 8,4% reçoivent une éducation sanitaire et nutritionnelle.

Travailler avec le gouvernement sur la riposte nationale au VIH et les plans de protection sociale et les activités de communication pour le changement social et comportemental (CCSC) sont des points d’entrée viables pour la Tunisie pour assurer l’inclusion des PVVIH dans le système national de protection sociale.

Le renforcement du système de protection sociale des PVVIH vulnérables par le gouvernement peut aider à atténuer les impacts sociaux et économiques significatifs des ménages et des PVVIH. En aidant le gouvernement à concevoir et à mettre en œuvre des programmes axés sur les modalités de transfert, les canaux de distribution favoriseront l’autonomisation économique, l’adhésion au traitement et réduiront les mécanismes d’adaptation négatifs.

Les stratégies de Communication par le Changement Social et Comportemental (CCSC) pourraient se concentrer sur des pratiques diététiques et nutritionnelles appropriées pour les PVVIH en mettant l’accent sur une alimentation équilibrée avec un apport adéquat en énergie, en protéines et en micronutriments. Fournir des conseils nutritionnels adéquats aux PVVIH sur la consommation d’une alimentation saine et équilibrée est vital pour leur santé et leur survie, en se concentrant sur une alimentation équilibrée avec un apport adéquat en énergie et en micronutriments.

Avec ces recommandations, le PAM peut travailler avec le gouvernement et les partenaires pour lutter contre l’épidémie du VIH, en garantissant une consommation alimentaire adéquate, un accès accru aux moyens de subsistance grâce aux systèmes de protection sociale, ainsi qu’une réduction des mécanismes d’adaptation négatifs et des activités de soins et de protection accrues pour la santé et pour le développement du capital physique et humain en Tunisie.

 

Entités des Nations Unies impliquées dans cette initiative

ONUSIDA
Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida
PAM
Programme alimentaire mondial

Objectifs poursuivis à travers cette initiative