Communiqué de presse

Une ambitieuse stratégie de protection sociale vise à atteindre une couverture de 40 % en Afrique d’ici 2025

24 novembre 2021

  • Le Bureau régional pour l’Afrique de l’Organisation internationale du travail a lancé une stratégie ambitieuse visant à accélérer la couverture de la protection sociale en Afrique pour atteindre 40 % d’ici 2025.

La protection sociale est essentielle à la croissance inclusive, à la justice sociale et au changement transformateur dans le monde du travail, ainsi qu’à la bonne réalisation de plusieurs Objectifs de développement durable (ODD). À la lumière de la pandémie de COVID-19 et de ses conséquences socio-économiques, la Conférence internationale du travail, lors de sa 109e session en juin 2021, a adopté la résolution concernant un Appel mondial à l'action pour un redressement à dimension humaine de la crise du COVID-19 qui soit inclusif, durable et résilient. Les gouvernements et les organisations d’employeurs et de travailleurs du monde entier se sont engagés à « reconstruire en mieux » à la suite de la crise en s’efforçant de « réaliser l’accès universel à une protection sociale complète, adéquate et durable, y compris des socles de protection sociale définis au niveau national ».

Dans cette optique, la Stratégie régionale de protection sociale en l’Afrique, 2021-2025 : Vers 40% – un cadre d'accélération de la couverture de la protection sociale pour atteindre les ODD appelle à une stratégie globale de protection sociale pour combler les lacunes entre les politiques existantes et garantir une protection sociale efficace au niveau du continent. L’OIT, en collaboration avec les gouvernements et les organisations de travailleurs et d’employeurs, soutiendra des systèmes nationaux de protection sociale systémiques, durables et fondés sur les droits, qui favorisent l’égalité des sexes et l’inclusion et sont ancrés dans le dialogue social.

« Cette stratégie arrive à point nommé et répond au récent appel du Secrétaire général des Nations Unies en faveur d’un Accélérateur mondial pour l'emploi et la protection sociale afin de créer une nouvelle ère de protection sociale universelle, de croissance verte et riche en emplois », a déclaré Guy Ryder, Directeur général de l’OIT, lors du lancement de haut niveau de la stratégie.

L’événement de lancement virtuel a eu lieu les 16 et 17 novembre 2021 et a comporté des discours de son Excellence Madame Amina J. Mohammed, Secrétaire générale adjointe des Nations Unies ; de Vera Songwe, Secrétaire générale adjointe des Nations Unies et Secrétaire exécutive de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique ; de Cristina Duarte, Secrétaire générale adjointe des Nations Unies et Conseillère spéciale pour l’Afrique ; du Directeur général de l’OIT, Guy Ryder ; et de Claudine Ndusi M’kembe, Ministre de l'Emploi, du Travail et de la Sécurité sociale de la République démocratique du Congo, entre autres.

« J’accueille avec enthousiasme la stratégie d’accélération de la couverture de protection social, élaborée par l’OIT pour soutenir les initiatives des mandants visant la protection sociale universelle au niveau national. Le moment est venu de prendre des mesures décisives concernant l’avenir de la protection sociale et de poursuivre avec vigueur une approche politique de haut niveau », a déclaré la Secrétaire générale adjointe, Madame Amina J. Mohammed, dans son discours d’ouverture.

S’exprimant au nom de Felix Tshisekedi, président de la République démocratique du Congo et président de l’Union africaine, Claudine Ndusi M’kembe, ministre de l’Emploi, du Travail et de la Sécurité sociale de la République démocratique du Congo, a déclaré : « La protection sociale n’est pas un luxe, ni une option, c’est une condition nécessaire à la promotion de la justice sociale et du développement. C’est un droit ».

Ndusi M’kembe a également appelé à la création d’un Comité de Haut Niveau sur le financement durable de la protection sociale en Afrique pour soutenir les cadres d’accélération de la couverture sociale.

« Les pays d’Afrique qui comptent le plus grand nombre de personnes extrêmement pauvres ont également les niveaux de pauvreté les plus profonds », a déclaré Vera Songwe, et de nombreuses réponses de protection sociale à la crise du COVID-19 comprenaient des mesures temporaires. Ce qu’il faut plutôt, ce sont des programmes qui sortent les gens de la pauvreté de manière cohérente et à long terme. 

Eric Manzi, secrétaire général adjoint de la Confédération syndicale internationale - Afrique, a réaffirmé la volonté et la disponibilité des organisations de travailleurs à soutenir la mise en œuvre de la stratégie par le biais du dialogue social. Il a réaffirmé la nécessité de créer des systèmes de protection sociale durables qui soient « locaux et adaptés aux besoins et au contexte de chaque pays. »

Cristina Duarte a déclaré que « le Bureau du conseiller spécial pour l’Afrique auprès des Nations unies est prêt à travailler avec l’OIT, la Commission de l’Union africaine et les États membres en Afrique pour promouvoir cette approche globale de la protection sociale en Afrique. »

Jean Marie Ackah, président de la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire et de la Fédération des organisations patronales de l’Afrique de l’Ouest, a également salué la stratégie. Il a souligné la nécessité de trouver des solutions innovantes pour étendre la protection sociale dans le contexte africain. Pour identifier et mettre en œuvre ces solutions innovantes, il a appelé à un dialogue social réunissant tous les acteurs concernés, des gouvernements aux organisations de travailleurs et d’employeurs, en passant par les acteurs de l’économie informelle.

« La protection sociale n’est pas une dépense, c’est un investissement important, avec des dividendes nationaux, régionaux et mondiaux très riches. Elle renforce la justice sociale, une plus grande inclusion, une plus grande et meilleure répartition des richesses, la couverture de l’économie informelle, un plus grand bien-être et une meilleure protection des populations africaines. L’agenda d’accélération est l’espoir de l’Afrique pour atteindre les ODD », a déclaré Cynthia Samuel-Olonjuwon, sous-directrice générale de l’OIT et directrice régionale pour l’Afrique.

Les actions clés pour atteindre une couverture de protection sociale de 40 % comprendront la création d’un Comité de Haut Niveau sur le financement durable de la protection sociale pour plaider et soutenir les Etats membres dans l’expansion des ressources fiscales afin de combler les écarts de financement en assurant un financement adéquat et durable ; soutenir les Etats membres dans la conception et la mise en œuvre des programmes d’accélération de la protection sociale, renforcer les données de protection sociale pour suivre les progrès vers l’objectif de 40 % et développer et tirer parti des partenariats stratégiques. 

Les partenaires du développement, notamment la Banque africaine de développement, la Banque mondiale et le FMI, ont accueilli favorablement la stratégie de l’OIT en tant que cadre de soutien aux États membres. Ils ont exprimé leur ouverture et leur disponibilité à travailler avec l’OIT pour atteindre l’objectif des 40 %.

« Je recommande vivement la Stratégie régionale africaine de protection sociale aux gouvernements, aux organisations de travailleurs et d’employeurs, aux organisations de la société civile, aux universitaires et aux institutions de recherche ; aux institutions de sécurité sociale ; aux partenaires de développement et aux institutions financières », a déclaré Samuel-Olonjuwon. « L’opportunité qui se présente est de poursuivre une approche à haut niveau pour accélérer les progrès vers une protection sociale universelle, clé d’une plus grande résilience, d’un travail décent et de la justice sociale en Afrique. »

Pour plus d’informations sur l’événement de lancement, veuillez consulter le site : https://bit.ly/3CEGwHH

 

Entités des Nations Unies impliquées dans cette initiative

OIT
Organisation internationale du Travail

Objectifs poursuivis à travers cette initiative