Rapport annuel des Nations Unies 2022
16 septembre 2022
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Introduction du Secrétaire général (en bas du texte des liens vers le rapport)
L’année écoulée a été marquée par des crises profondes et interdépendantes, qui ne cessent de s’amplifier et de s’aggraver. La pandémie de maladie à coronavirus (COVID-19) sévit toujours et, le taux de vaccination dans les pays à faible revenu étant inférieur à 20 %, le relèvement est inégal. La guerre en Ukraine, qui a plongé dans la détresse des millions de personnes dans le pays et bien au-delà, n’a fait qu’exacerber les effets de la crise climatique et les inégalités, qui persistent partout dans le monde. Autant de défis qui dépassent les frontières et que seule une action collective énergique permettra de relever.
Dans le rapport intitulé Notre Programme commun (A/75/982), où sont formulées et reprises des recommandations de long terme, nous proposons des solutions aux niveaux national, régional et mondial pour bâtir un monde plus égalitaire, plus résilient et plus durable, ayant pour socle le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et les objectifs de développement durable ainsi que les droits humains. Les propositions qui y sont faites portent notamment sur les moyens de renforcer la cohésion sociale et la solidarité, de prévenir et de gérer les crises et de faire face aux menaces persistantes ou nouvelles qui pèsent sur la sécurité. Les États Membres ont approuvé les propositions pouvant être mises immédiatement en place et sont pleinement engagés sur celles pour lesquelles un travail et un dialogue supplémentaires sont nécessaires pour réaliser Notre Programme commun.
Tout au long de l’année, l’ONU, plateforme de coopération et de solidarité internationales, s’est employée à réunir les parties prenantes et à piloter les efforts de mobilisation et de coopération menés à l’échelle mondiale pour réduire la pauvreté, lutter contre les changements climatiques et faire progresser la transformation énergétique et numérique, réformer les systèmes alimentaires, réduire les inégalités et mobiliser des moyens et des coalitions d’action dans le but d’accélérer et de renforcer les investissements en faveur du développement durable et ainsi de remettre les pays sur la bonne voie. Collectivement, à l’échelle du système des Nations Unies, nous avons proposé des mesures et des solutions, contribué à la définition de stratégies et été les porte-voix de celles et de ceux qui sont en première ligne ou qui sont marginalisés.
Entre l’action menée en vue de combler le déficit de financement et d’investissement pour les pays en développement, l’organisation du Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires, tenu en septembre 2021, l’établissement de partenariats ciblés pour renforcer l’action climatique et l’adoption du nouveau Programme d’action de Doha en faveur des pays les moins avancés, nous nous sommes attachés à aider les pays à se relever de la pandémie, à donner la priorité aux enjeux cruciaux que sont les transitions énergétique et numérique, et à accélérer la réalisation du développement durable. Le système des Nations Unies pour le développement a apporté un appui opportun et cohérent aux États Membres, qui ont salué les réformes mises en œuvre pour permettre aux équipes de pays de faire bloc et de mettre à profit le savoir-faire et l’expérience de toutes les entités du système des Nations Unies pour relever les défis interdépendants auxquels le monde fait face.
À la vingt-sixième session de la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, tenue à Glasgow (Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord), les États Membres se sont engagés à redoubler d’efforts pour limiter l’augmentation des températures à 1,5 °C au-dessus des niveaux préindustriels, pour atteindre l’objectif de réduire à zéro les émissions nettes et pour éliminer progressivement les subventions inefficaces aux combustibles fossiles. Désormais, nous nous mobilisons pour que les pouvoirs publics et le secteur privé soient fidèles à ces engagements et assurent une transition rapide et juste vers les énergies renouvelables.
L’architecture de paix et de sécurité est mise à rude épreuve. La guerre en Ukraine en est une récente illustration. La convergence des menaces, la concurrence géostratégique et les inégalités systémiques ont des conséquences dévastatrices, et pas seulement pour les vies prises au piège de la violence. L’ONU a déployé toute une série d’outils pour prévenir, atténuer, gérer et régler les conflits, pour protéger les civils, pour faire face aux menaces particulières qui touchent les femmes et les enfants et pour tracer les voies conduisant des conflits et des crises à la paix et au développement durable. Au Yémen, nous avons facilité la conclusion d’une trêve reconductible de deux mois qui a permis d’apaiser la violence dans le pays. En Libye et au Soudan, nous avons appuyé le dialogue politique et les consultations pour aider ces pays à traverser les périodes marquées par un regain de tensions. Simultanément, nous avons soutenu les moyens de subsistance des populations et contribué à renforcer la résilience des ménages.
Dans le cadre de notre action humanitaire, nous avons cherché à aider les millions de personnes précipitées dans le besoin par les conflits nouveaux ou prolongés, les catastrophes naturelles dévastatrices, les retombées des changements climatiques et les conséquences de la pandémie de COVID-19. En 2021, les plans d’intervention coordonnés par l’ONU ont nécessité un budget de 37,7 milliards de dollars pour fournir une assistance et une protection vitales à 174 millions de personnes dans 60 pays. Grâce au soutien généreux des donateurs et avec le concours de nos partenaires, nous avons mobilisé un montant record de 20,25 milliards de dollars et apporté notre aide à quelque 107 millions de personnes.
Parmi les initiatives que nous avons prises pour mettre fin à la discrimination à l’égard des femmes et des filles, on peut citer le Forum Génération Égalité, qui s’est soldé par l’annonce d’engagements en matière de politiques, de programmes et d’activités de sensibilisation, ainsi que par le déblocage de financements à hauteur de 40 milliards de dollars. Dans le cadre de l’action que nous menons pour prévenir les violences fondées sur le genre et accompagner les personnes rescapées, l’Initiative Spotlight a alloué 48 millions de dollars à la société civile et aux organisations de femmes sur le terrain et renforcé les plans d’action nationaux visant à éliminer la violence contre les femmes et les filles dans plus de 30 pays.
La Stratégie des Nations Unies pour la jeunesse (Jeunesse 2030) a pris de l’envergure dans tout le système des Nations Unies. La voix des jeunes a été au cœur de l’action que nous avons conduite sur le front climatique. Au niveau national, les équipes de pays des Nations Unies sont désormais mieux armées pour développer les programmes qui associent les jeunes et bénéficient aux jeunes.
Dans le prolongement de mon appel à l’action en faveur des droits humains, nous avons intensifié le soutien que nous apportons aux États Membres pour abroger les lois discriminatoires et prendre des mesures spéciales temporaires, l’objectif étant de renforcer la participation des femmes. Dans tout le système des Nations Unies, les hauts responsables ont pris en compte la voix des jeunes pour faire progresser l’action et la justice climatiques. Les équipes de pays des Nations Unies travaillent d’une manière plus stratégique et plus collective sur les questions de droits humains sur le terrain.
Au Secrétariat, nous avons lancé avec succès le plan d’action stratégique visant à éradiquer le racisme et à promouvoir la dignité de toutes et tous. Dans l’ensemble du système des Nations Unies, nous avons mis au point des orientations sur une approche de la lutte contre le harcèlement et l’exploitation et les atteintes sexuelles qui soit axée sur les personnes rescapées.
Le désarmement reste au centre de notre action. Alors que les dépenses militaires ont atteint 2 100 milliards de dollars, niveau le plus élevé depuis la fin de la guerre froide, nous avons soutenu les travaux intergouvernementaux visant à garantir un cyberespace sûr, sécurisé et pacifique, appuyé les débats d’experts sur les systèmes d’armes létaux autonomes et contribué à la mise en place d’un nouveau mécanisme intergouvernemental ayant vocation à réduire les menaces militaires dans l’espace.
Dans l’ensemble du Secrétariat, des missions de paix et du système des Nations Unies pour le développement, nous avons continué à relever les défis liés à la pandémie mondiale en rationalisant les modes de fonctionnement, en améliorant les communications et les mécanismes de gestion des ressources humaines et en renforçant les chaînes d’approvisionnement.
Face à la pandémie de COVID-19, nous avons renforcé les moyens diagnostiques et thérapeutiques ainsi que les mécanismes d’évacuation sanitaire et la vaccination pour le personnel. Nous avons facilité un retour au bureau en toute sécurité et la mise en place de modalités de travail hybrides adaptées aux situations locales dans le monde entier. À la faveur de notre travail de communication, l’ONU s’est imposée comme une voix de premier plan dans la riposte à la pandémie. L’initiative Verified nous a ainsi permis de diffuser des informations fiables, fondées sur des données scientifiques, de renforcer la confiance dans la communication sanitaire et de combattre la pandémie parallèle de désinformation.
Dans toute notre action, nous sommes restés guidés par la Charte des Nations Unies, les cadres relatifs aux droits humains, les objectifs de développement durable et les autres engagements convenus au niveau international qui visent à assurer un avenir durable, pacifique et inclusif ainsi que la prospérité pour toutes et tous, en harmonie avec la nature, et à ne laisser personne de côté.
En ces temps troublés, l’action des Nations Unies est plus nécessaire que jamais. Nous sommes parfaitement conscients qu’adopter une attitude attentiste face aux crises, c’est trahir les peuples du monde. L’année prochaine, nous poursuivrons le travail que nous menons pour aider à renforcer la résilience et à atténuer les souffrances, tout en mettant en œuvre les stratégies à long terme exposées dans Notre Programme commun, dans le but de prévenir les crises, de gérer les risques et de bâtir un avenir durable pour toutes et tous.
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