Communiqué de presse

La première conférence de l’ONU sur l’eau depuis 1977 est convoquée pour accélérer l’accès de tous à l’eau et sa gestion durable d’ici à 2030

23 mars 2023

  • Plus de 40 ans après la première conférence sur le thème de l’eau tenue à Mar del Plata, en Argentine, des milliers de participants du monde entier se sont donné rendez-vous du 22 au 24 mars 2023, au Siège de l’ONU à New York, dans le cadre d’une conférence « historique » de haut niveau sur l’eau.  Il s’agit notamment de contribuer à la réalisation de l’objectif de développement durable consistant à garantir l’accès de tous à des services d’alimentation en eau et d’assainissement (ODD 6), ainsi que les autres objectifs et cibles connexes du Programme de développement durable à l’horizon 2030, sachant que l’eau est au cœur de tous les grands défis actuels.

La Conférence des Nations Unies consacrée à l’examen approfondi à mi-parcours de la réalisation des objectifs de la Décennie internationale d’action sur le thème « L’eau et le développement durable » (2018-2028), s’est ouverte ce matin, en même temps que la Journée mondiale de l’eau.  Coorganisée par le Royaume des Pays-Bas et le Tadjikistan, elle appelle les intervenants à insister sur la gestion intégrée et durable des ressources en eau à des fins sociales, économiques et environnementales, et sur le renforcement de la coopération et les partenariats à tous les niveaux, et vise à parvenir à un Programme d’action pour l’eau.

En attendant, a tempêté le Secrétaire général de l’ONU, « nous avons brisé le cycle de l’eau, détruit les écosystèmes et contaminé les eaux souterraines ».  Aujourd’hui, a souligné M. António Guterres, près de trois catastrophes naturelles sur quatre sont liées à l’eau.  Une personne sur quatre vit sans services d’eau gérés de manière sûre ou sans eau potable.  Plus de 1,7 milliard de personnes ne disposent pas de systèmes d’assainissement de base.  « Nous n’avons pas une minute à perdre », a pressé le Secrétaire général, pour qui cette conférence est bien plus qu’une conférence sur l’eau.  « C’est une conférence sur le monde contemporain, vu sous l’angle de sa ressource la plus importante. » 

« Nous ne pouvons pas faire face à cette urgence du XXIe siècle avec des infrastructures d’un autre âge », a martelé le Secrétaire général.  Il s’agit de faire de la résilience une priorité et d’opérer un changement radical.  Il faut aller « au-delà des solutions conventionnelles », a renchéri le Président de l’Assemblée générale, M. Csaba Kőrösi, qui a préconisé un système mondial d’information sur l’eau et défendu un pacte pour l’éducation.  À mi-parcours du Programme 2030, le monde est à un tournant décisif, a-t-il encore averti.

« 2030, c’est dans sept ans », a appuyé le Roi Willem-Alexander des Pays-Bas.  Le temps est venu de dépasser les intérêts partiels et sectoriels, d’avoir une vision d’ensemble et de passer à l’action, a-t-il déclaré.  Il a appelé à prendre exemple sur le partenariat formé par son pays avec le Tadjikistan, deux nations que tout oppose géographiquement et qui pourtant représentent virtuellement à elles deux « le monde de l’eau ».  La conférence d’aujourd’hui est historique en ce qu’elle permet de promouvoir et de comprendre clairement les défis liés à l’eau et de rechercher des solutions efficaces, a fait valoir à son tour M. Emomali Rahmon, Président du Tadjikistan.

Le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux affaires économiques et sociales et Secrétaire général de la Conférence, M. Li Junhua, a prévenu qu’une gestion durable des systèmes hydriques sera nécessaire pour l’adaptation et l’atténuation aux changements climatiques.  Beaucoup a été fait mais avec une population mondiale multipliée par deux, dans de nombreuses régions, l’accès à l’eau, l’assainissement et l’hygiène pour tous (WASH) demeure un rêve, a regretté la Présidente du Conseil économique et social (ECOSOC).  Chaque jour, a-t-elle noté, deux millions d’heures sont consacrées par les femmes et les filles à la corvée d’eau.  Mme Lachezara Stoeva a demandé qu’il soit fait preuve d’audace sur le thème de l’eau pour pouvoir réaliser les ODD, encourageant à écouter davantage les groupes marginalisés et défavorisés concernant leur accès à l’eau. 

Pour ce faire, plusieurs délégations ont, à l’instar de la Bolivie, la Namibie, l’Allemagne, le Portugal ou encore la Slovénie, appelé, lors du débat général, à nommer un envoyé spécial des Nations Unies pour l’eau. 

Conscients que les voyants sont au rouge pour atteindre l’ODD 6, les petits États insulaires en développement (PEID) du Pacifique, ont plaidé pour un soutien accru en termes de partenariat, de financement et de transfert de technologies.  Une approche appuyée par la délégation libyenne qui a prié les pays développés de considérer très sérieusement l’utilisation de leurs connaissances et de leurs capacités technologiques pour le dessalement, ainsi « nous n’aurons pas besoin de chercher de l’eau sur une autre planète ». 

Alors inspirez-vous des idées innovantes des jeunes et de leur audace pour soutenir la mise en œuvre des engagements de l’action mondiale en faveur de l’eau, a lancé une déléguée de la jeunesse néerlandaise.  Il faut léguer des solutions à la jeunesse, a soutenu la Suisse. 

En début de séance, il a été procédé à l’examen de toutes les questions de procédure et d’organisation, dont l’adoption du règlement intérieur et de l’ordre du jour, l’élection des deux présidents de la Conférence et du Bureau, la création éventuelle d’organes subsidiaires, la nomination des membres de la Commission de vérification des pouvoirs et l’examen les dispositions concernant l’établissement du rapport de la Conférence. 

Cinq dialogues interactifs sont organisés au cours de cet évènement marqué par la publication du rapport ONU-Eau édition 2023 intitulé « Accélérer le changement: partenariats et coopération ». 

En raison de circonstances exceptionnelles, la couverture du dernier segment de la plénière n’a pas pu être assurée.

La Conférence reprendra ses travaux demain, jeudi 23 mars, à partir de 10 heures. 

Dorra Loudhif Midani

Dorra Loudhif Midani

CINU
Chargée de la communication

Entités des Nations Unies impliquées dans cette initiative

CINU
Centre d'information des Nations Unies

Objectifs poursuivis à travers cette initiative