Communiqué de presse

Conflit Israël-Hamas:aucun belligérant « n'est au-dessus du droit international », rappelle Antonio Guterres النسخة العربية لملاحظات الأمين العام أمام جلسة مجلس الأمن بشأن الحالة الشرق الأوسط في الأسفل

24 octobre 2023

  • Le Conseil de sécurité des Nations Unies s'est réuni toute la journée de mardi au siège de l'ONU à New York pour un débat sur la situation au Moyen-Orient, dix-sept jours après l'attaque surprise du Hamas contre Israël et alors que la crise humanitaire s'aggrave à Gaza, en raison des bombardements israéliens.
Légende: Le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, s'adresse au Conseil de sécurité de l'ONU sur la situation au Moyen-Orient, y compris la question palestinienne.
Photo : © UN Photo/Manuel Elias

Premier intervenant, le Secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a réitéré son appel à un cessez-le-feu humanitaire et a martelé qu'« aucune partie à un conflit armé ne peut se considérer au-dessus du droit international ». 

« Même la guerre a des règles », a-t-il ajouté, exigeant de toutes les parties qu'elles respectent leurs obligations en vertu du droit humanitaire international, qu'elles veillent constamment à épargner les civils dans la conduite des opérations militaires, qu'elles respectent et protègent les hôpitaux et qu'elles respectent l'inviolabilité des installations de l'ONU, où s'abritent aujourd'hui plus de 600 000 Palestiniens.

Se réjouissant qu'une partie de l'aide humanitaire parvienne enfin à Gaza, il a néanmoins pointé qu'il ne s'agissait que d' « une goutte d'eau dans un océan de besoins », et que les réserves de carburant de l'ONU à Gaza seraient épuisées dans quelques jours, ce qui pourrait entraîner une autre catastrophe.

Libérer les otages

Le chef de l'ONU a ajouté que rien ne justifiait l'assassinat, les blessures et l'enlèvement délibérés de civils, ni le lancement de roquettes contre des cibles civiles.

Quant aux otages retenus par le Hamas, ceux-ci doivent être traités avec humanité, libérés immédiatement et sans conditions, a-t-il réclamé.

Ceci dit, M. Guterres a jugé important de reconnaître que les attaques du Hamas s'étaient produites dans le contexte « d'une occupation étouffante » de 56 ans.

« Le peuple palestinien a vu ses terres régulièrement dévorées par les colonies et en proie à la violence, son économie étouffée, ses habitants déplacés et leurs maisons démolies. Leurs espoirs d'une solution politique à leur situation se sont évanouis. Mais les griefs du peuple palestinien ne peuvent justifier les attaques effroyables du Hamas. Et ces attaques effroyables ne peuvent justifier la punition collective du peuple palestinien ».

M. Guterres s'est enfin exprimé en mémoire des 35 collègues de l'agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens, l’UNRWA, déjà tués dans les bombardements sur Gaza au cours des deux dernières semaines.

Participation de chefs de la diplomatie

C'est la quatrième fois que le Conseil se réunit depuis le début des violences mais aucun accord n'a pour l'instant été trouvé pour alléger les souffrances des civils pris dans l'engrenage du conflit entre Israël et les militants du Hamas, qui contrôlent l'enclave où vivent plus de 2 millions de Palestiniens.

Le Conseil a déjà rejeté deux projets de résolution. Le premier, présenté par la Russie, appelait à un cessez-le-feu immédiat, mais n'a pas recueilli suffisamment de voix. 

Un second projet, présenté par le Brésil - qui préside le Conseil ce mois d'octobre - a été retoqué par un veto des États-Unis, opposés au fait que le projet brésilien ne mentionne pas le droit d'Israël à se défendre.

L'humanité peut prévaloir 

Dans un exposé par vidéoconférence ce mardi, la Coordonnatrice humanitaire pour le Territoire palestinien occupé, Lynn Hastings, a déclaré que l'accord sur la reprise des livraisons d'aide humanitaire par le point de passage de Rafah, en Égypte, ainsi que la libération d'un petit nombre d'otages au cours des derniers jours « montrent que, par la diplomatie et la négociation, l'humanité peut prévaloir et que nous pouvons trouver des solutions humanitaires, même au plus profond d'un conflit ».

Elle a exhorté à faciliter l'acheminement rapide et sans entrave de l'aide humanitaire et à rétablir les connexions d'eau et d'électricité.  20 camions supplémentaires devraient passer par le point de passage de Rafah aujourd'hui, « bien qu'ils soient actuellement retardés ». 

Le bilan humain est très lourd : côté israélien, le nombre de morts est plus de trois fois supérieur au nombre cumulé d’Israéliens tués depuis que l'ONU a commencé à recenser les victimes en 2005.  À Gaza, en quelques jours de frappes, le nombre de victimes a dépassé celui des Gazaouis tués lors de la guerre de 2014, qui avait duré 50 jours.

Quant au nombre de déplacés à Gaza, il est passé à 1,4 million de personnes. Quelque 600 000 d'entre eux ont trouvé refuge dans les installations de l’UNRWA, dans des conditions de plus en plus difficiles. Les abris débordent.  « Il n’y a nulle part où trouver refuge à Gaza.  Lorsqu’il s’agit de décider s’ils doivent fuir ou non, les civils sont condamnés quoi qu'ils fassent », a prévenu Mme Hastings.

Ne pouvant pas subvenir à leurs besoins fondamentaux dans le sud, les familles déplacées retourneront dans le nord faire face aux bombardements, a prévenu la Coordinatrice. 

« Enjeux astronomiques »

Face au risque actuel d'extension du conflit à l'ensemble de la région, le Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, Tor Wennesland, a déclaré que le Secrétaire général de l'ONU et lui-même recherchaient « toutes les opportunités » pour remédier à la situation sur le terrain et épargner les civils. 

Parlant d’ « enjeux astronomiques », M. Wennesland a appelé tous les acteurs concernés à agir de manière responsable, toute erreur de calcul pouvant avoir des « conséquences incalculables », compte tenu de leur perméabilité au contexte plus large des territoires palestiniens occupés, d’Israël et de la région entière. 

Depuis une génération, l’espoir est perdu, a-t-il déploré, alors que « seule une solution politique nous fera avancer ». Les mesures face à cette crise doivent faire avancer un projet de paix négociée qui réponde aux aspirations nationales légitimes des Palestiniens et des Israéliens – la vision de deux États de longue date, conformément aux résolutions de l’ONU, au droit international ainsi qu’aux accords antérieurs, a-t-il remarqué. 

Plusieurs ministres des Affaires étrangères d'Etats membres des Nations Unies, ainsi que le chef de la diplomatie de la Palestine, ont participé à ce débat. Au total, plus de 90 orateurs devaient s'exprimer.

« Arrêtez l’effusion de sang » - Palestine

Le ministre des Affaires étrangères de l'État de Palestine, Riad Al-Malki, s'adresse à la réunion du Conseil de sécurité sur la situation au Moyen-Orient, y compris la question palestinienne.

Le ministre des Affaires étrangères de l'État de Palestine, Riyad al-Maliki, a dénoncé l’échec persistant du Conseil, qu’il a jugé « inexcusable », rappelant que ce dernier, ainsi que la communauté internationale, avaient le devoir et l'obligation de sauver des vies.

« Davantage d'injustice et de tueries ne rendront pas Israël plus sûr », a-t-il martelé. « Aucune quantité d'armes, aucune alliance ne lui apportera la sécurité. Seule la paix le fera. La paix avec la Palestine et son peuple », dont le sort ne peut se limiter « à la dépossession, au déplacement, au déni des droits et à la mort ».

« C’est notre liberté qui est la condition d'une paix et d'une sécurité partagées », a-t-il argumenté. Afin d'éviter une catastrophe humanitaire encore plus grande et une contagion régionale du conflit, il a appelé à mettre immédiatement fin à la guerre israélienne lancée contre le peuple palestinien dans la bande de Gaza : « Arrêtez l'effusion de sang », s’est-il exclamé.

« Pas de juste milieu » - Israël

Le ministre israélien des Affaires étrangères Eli Cohen s'adresse à la réunion du Conseil de sécurité de l'ONU sur la situation au Moyen-Orient, y compris la question palestinienne.

Le ministre israélien des Affaires étrangères, Eli Cohen, a déclaré que les otages du Hamas vivaient un « cauchemar éveillé » et appelé à leur libération inconditionnelle. « Israël a le droit et le devoir de se défendre », a-t-il aussi tranché, ajoutant qu’il ne s’agissait pas seulement de la guerre d'Israël mais de « la guerre du monde libre ».

Selon lui, le monde fait face à un « choix moral clair » où « il n'y a pas de juste milieu ». Si tous les pays ne soutiennent pas sans réserve la mission d'Israël d’« éliminer les monstres de la surface de la Terre », il s'agira, selon lui, de « l'heure la plus sombre des Nations Unies », qui n'auraient alors « plus aucune justification morale d’exister ».

L'ambassadeur israélien à l'ONU Gilad Erdan a appelé le Secrétaire général de l'ONU à « démissionner immédiatement » dans un message sur la plateforme de réseaux sociaux X. Devant les journalistes, il a argumenté que le chef de l'ONU « justifiait le terrorisme » en soulignant que les attaques du Hamas se produisaient dans le contexte de l’occupation par Israël de territoires palestiniens. Le ministre des Affaires étrangères a annoncé qu'il ne rencontrerait pas M. Guterres pour une réunion bilatérale prévue ce mardi. 

« Chaque minute compte » - France 

La ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna a déclaré que la France se tenait fermement aux côtés d'Israël et soutenait son droit à se défendre « dans le respect du droit international humanitaire ».

Elle a dans le même temps réclamé un accès sûr et rapide à l’aide vers Gaza : « chaque minute compte », a-t-elle formulé, appelant à des pauses humanitaires ainsi qu’à une trêve pour conduire à une paix durable. La seule solution viable aux yeux de la France est celle à deux États, a-t-elle aussi souligné.

Sans solution à deux États, point de salut - Russie

Vasily Nebenzya, l'Ambassadeur de Russie auprès de l'ONU, a déclaré que les « actes terribles » du 7 octobre et les « événements tragiques » ultérieurs étaient la conséquence du sabotage par les États-Unis des solutions potentielles au conflit.

La crise démontre une fois de plus que sans un règlement équitable du conflit, dans la droite ligne des résolutions du Conseil de sécurité et de l'Assemblée générale, et sur la base d’une solution à deux États, la stabilisation régionale sera hors de portée.

La manière de se défendre compte – États-Unis

Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a estimé que chaque État Membre avait une responsabilité dans la défaite du terrorisme. Il a souligné la nécessité vitale de protéger les civils, ajoutant qu’Israël avait le « droit et l’obligation » de se défendre, mais que la manière dont Israël le ferait comptait beaucoup.

Il a ajouté que le Hamas ne représentait pas le peuple palestinien et que les civils palestiniens n’étaient pas responsables du « carnage » du 7 octobre. Israël doit donc pour M. Blinken prendre toutes les précautions possibles pour éviter de nuire aux civils ; la nourriture, l'eau, les médicaments et toute autre aide humanitaire doivent pouvoir affluer vers Gaza et vers les personnes qui en ont besoin, a-t-il souligné, en pointant la nécessité de pauses humanitaires. 

Une obligation légale et morale de protéger les Gazaouis - Brésil

Le Brésil assume ce mois-ci la Présidence du Conseil. Son ministre des Affaires étrangères, Maura Viera, a souligné qu'Israël, puissance occupante, avait l'obligation légale et morale de protéger la population de Gaza.

Notant que la quantité d'aide arrivant à Gaza via le terminal de Rafah était insuffisante et que le manque d'électricité faisait obstacle au bon fonctionnement des hôpitaux, il a appelé les parties à respecter strictement leurs obligations en vertu du droit international, interpellant le Conseil sur les principes de proportionnalité et de précaution et d’humanité concernant la riposte.  

Source : UN News : https://news.un.org/fr/story/2023/10/1139957

Conflit Israël-Hamas : aucun belligérant « n'est au-dessus du droit international », rappelle Guterres

Le Conseil de sécurité des Nations Unies s'est réuni toute la journée de mardi au siège de l'ONU à New York pour un débat sur la situation au Moyen-Orient, dix-sept jours après l'attaque surprise du Hamas contre Israël et alors que la crise humanitaire s'aggrave à Gaza, en raison des bombardements israéliens.

Premier intervenant, le Secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a réitéré son appel à un cessez-le-feu humanitaire et a martelé qu'« aucune partie à un conflit armé ne peut se considérer au-dessus du droit international ». 

« Même la guerre a des règles », a-t-il ajouté, exigeant de toutes les parties qu'elles respectent leurs obligations en vertu du droit humanitaire international, qu'elles veillent constamment à épargner les civils dans la conduite des opérations militaires, qu'elles respectent et protègent les hôpitaux et qu'elles respectent l'inviolabilité des installations de l'ONU, où s'abritent aujourd'hui plus de 600 000 Palestiniens.

Se réjouissant qu'une partie de l'aide humanitaire parvienne enfin à Gaza, il a néanmoins pointé qu'il ne s'agissait que d' « une goutte d'eau dans un océan de besoins », et que les réserves de carburant de l'ONU à Gaza seraient épuisées dans quelques jours, ce qui pourrait entraîner une autre catastrophe.

Libérer les otages

Le chef de l'ONU a ajouté que rien ne justifiait l'assassinat, les blessures et l'enlèvement délibérés de civils, ni le lancement de roquettes contre des cibles civiles.

Quant aux otages retenus par le Hamas, ceux-ci doivent être traités avec humanité, libérés immédiatement et sans conditions, a-t-il réclamé.

Ceci dit, M. Guterres a jugé important de reconnaître que les attaques du Hamas s'étaient produites dans le contexte « d'une occupation étouffante » de 56 ans.

« Le peuple palestinien a vu ses terres régulièrement dévorées par les colonies et en proie à la violence, son économie étouffée, ses habitants déplacés et leurs maisons démolies. Leurs espoirs d'une solution politique à leur situation se sont évanouis. Mais les griefs du peuple palestinien ne peuvent justifier les attaques effroyables du Hamas. Et ces attaques effroyables ne peuvent justifier la punition collective du peuple palestinien ».

M. Guterres s'est enfin exprimé en mémoire des 35 collègues de l'agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens, l’UNRWA, déjà tués dans les bombardements sur Gaza au cours des deux dernières semaines.

Participation de chefs de la diplomatie

C'est la quatrième fois que le Conseil se réunit depuis le début des violences mais aucun accord n'a pour l'instant été trouvé pour alléger les souffrances des civils pris dans l'engrenage du conflit entre Israël et les militants du Hamas, qui contrôlent l'enclave où vivent plus de 2 millions de Palestiniens.

Le Conseil a déjà rejeté deux projets de résolution. Le premier, présenté par la Russie, appelait à un cessez-le-feu immédiat, mais n'a pas recueilli suffisamment de voix. 

Un second projet, présenté par le Brésil - qui préside le Conseil ce mois d'octobre - a été retoqué par un veto des États-Unis, opposés au fait que le projet brésilien ne mentionne pas le droit d'Israël à se défendre.

L'humanité peut prévaloir 

Dans un exposé par vidéoconférence ce mardi, la Coordonnatrice humanitaire pour le Territoire palestinien occupé, Lynn Hastings, a déclaré que l'accord sur la reprise des livraisons d'aide humanitaire par le point de passage de Rafah, en Égypte, ainsi que la libération d'un petit nombre d'otages au cours des derniers jours « montrent que, par la diplomatie et la négociation, l'humanité peut prévaloir et que nous pouvons trouver des solutions humanitaires, même au plus profond d'un conflit ».

Elle a exhorté à faciliter l'acheminement rapide et sans entrave de l'aide humanitaire et à rétablir les connexions d'eau et d'électricité.  20 camions supplémentaires devraient passer par le point de passage de Rafah aujourd'hui, « bien qu'ils soient actuellement retardés ». 

Le bilan humain est très lourd : côté israélien, le nombre de morts est plus de trois fois supérieur au nombre cumulé d’Israéliens tués depuis que l'ONU a commencé à recenser les victimes en 2005.  À Gaza, en quelques jours de frappes, le nombre de victimes a dépassé celui des Gazaouis tués lors de la guerre de 2014, qui avait duré 50 jours.

Quant au nombre de déplacés à Gaza, il est passé à 1,4 million de personnes. Quelque 600 000 d'entre eux ont trouvé refuge dans les installations de l’UNRWA, dans des conditions de plus en plus difficiles. Les abris débordent.  « Il n’y a nulle part où trouver refuge à Gaza.  Lorsqu’il s’agit de décider s’ils doivent fuir ou non, les civils sont condamnés quoi qu'ils fassent », a prévenu Mme Hastings.

Ne pouvant pas subvenir à leurs besoins fondamentaux dans le sud, les familles déplacées retourneront dans le nord faire face aux bombardements, a prévenu la Coordinatrice. 

« Enjeux astronomiques »

Face au risque actuel d'extension du conflit à l'ensemble de la région, le Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, Tor Wennesland, a déclaré que le Secrétaire général de l'ONU et lui-même recherchaient « toutes les opportunités » pour remédier à la situation sur le terrain et épargner les civils. 

Parlant d’ « enjeux astronomiques », M. Wennesland a appelé tous les acteurs concernés à agir de manière responsable, toute erreur de calcul pouvant avoir des « conséquences incalculables », compte tenu de leur perméabilité au contexte plus large des territoires palestiniens occupés, d’Israël et de la région entière. 

Depuis une génération, l’espoir est perdu, a-t-il déploré, alors que « seule une solution politique nous fera avancer ». Les mesures face à cette crise doivent faire avancer un projet de paix négociée qui réponde aux aspirations nationales légitimes des Palestiniens et des Israéliens – la vision de deux États de longue date, conformément aux résolutions de l’ONU, au droit international ainsi qu’aux accords antérieurs, a-t-il remarqué. 

Plusieurs ministres des Affaires étrangères d'Etats membres des Nations Unies, ainsi que le chef de la diplomatie de la Palestine, ont participé à ce débat. Au total, plus de 90 orateurs devaient s'exprimer.

« Arrêtez l’effusion de sang » - Palestine

Le ministre des Affaires étrangères de l'État de Palestine, Riad Al-Malki, s'adresse à la réunion du Conseil de sécurité sur la situation au Moyen-Orient, y compris la question palestinienne.

Le ministre des Affaires étrangères de l'État de Palestine, Riyad al-Maliki, a dénoncé l’échec persistant du Conseil, qu’il a jugé « inexcusable », rappelant que ce dernier, ainsi que la communauté internationale, avaient le devoir et l'obligation de sauver des vies.

« Davantage d'injustice et de tueries ne rendront pas Israël plus sûr », a-t-il martelé. « Aucune quantité d'armes, aucune alliance ne lui apportera la sécurité. Seule la paix le fera. La paix avec la Palestine et son peuple », dont le sort ne peut se limiter « à la dépossession, au déplacement, au déni des droits et à la mort ».

« C’est notre liberté qui est la condition d'une paix et d'une sécurité partagées », a-t-il argumenté. Afin d'éviter une catastrophe humanitaire encore plus grande et une contagion régionale du conflit, il a appelé à mettre immédiatement fin à la guerre israélienne lancée contre le peuple palestinien dans la bande de Gaza : « Arrêtez l'effusion de sang », s’est-il exclamé.

« Pas de juste milieu » - Israël

Le ministre israélien des Affaires étrangères Eli Cohen s'adresse à la réunion du Conseil de sécurité de l'ONU sur la situation au Moyen-Orient, y compris la question palestinienne.

Le ministre israélien des Affaires étrangères, Eli Cohen, a déclaré que les otages du Hamas vivaient un « cauchemar éveillé » et appelé à leur libération inconditionnelle. « Israël a le droit et le devoir de se défendre », a-t-il aussi tranché, ajoutant qu’il ne s’agissait pas seulement de la guerre d'Israël mais de « la guerre du monde libre ».

Selon lui, le monde fait face à un « choix moral clair » où « il n'y a pas de juste milieu ». Si tous les pays ne soutiennent pas sans réserve la mission d'Israël d’« éliminer les monstres de la surface de la Terre », il s'agira, selon lui, de « l'heure la plus sombre des Nations Unies », qui n'auraient alors « plus aucune justification morale d’exister ».

L'ambassadeur israélien à l'ONU Gilad Erdan a appelé le Secrétaire général de l'ONU à « démissionner immédiatement » dans un message sur la plateforme de réseaux sociaux X. Devant les journalistes, il a argumenté que le chef de l'ONU « justifiait le terrorisme » en soulignant que les attaques du Hamas se produisaient dans le contexte de l’occupation par Israël de territoires palestiniens. Le ministre des Affaires étrangères a annoncé qu'il ne rencontrerait pas M. Guterres pour une réunion bilatérale prévue ce mardi. 

« Chaque minute compte » - France 

La ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna a déclaré que la France se tenait fermement aux côtés d'Israël et soutenait son droit à se défendre « dans le respect du droit international humanitaire ».

Elle a dans le même temps réclamé un accès sûr et rapide à l’aide vers Gaza : « chaque minute compte », a-t-elle formulé, appelant à des pauses humanitaires ainsi qu’à une trêve pour conduire à une paix durable. La seule solution viable aux yeux de la France est celle à deux États, a-t-elle aussi souligné.

Sans solution à deux États, point de salut - Russie

Vasily Nebenzya, l'Ambassadeur de Russie auprès de l'ONU, a déclaré que les « actes terribles » du 7 octobre et les « événements tragiques » ultérieurs étaient la conséquence du sabotage par les États-Unis des solutions potentielles au conflit.

La crise démontre une fois de plus que sans un règlement équitable du conflit, dans la droite ligne des résolutions du Conseil de sécurité et de l'Assemblée générale, et sur la base d’une solution à deux États, la stabilisation régionale sera hors de portée.

La manière de se défendre compte – États-Unis

Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a estimé que chaque État Membre avait une responsabilité dans la défaite du terrorisme. Il a souligné la nécessité vitale de protéger les civils, ajoutant qu’Israël avait le « droit et l’obligation » de se défendre, mais que la manière dont Israël le ferait comptait beaucoup.

Il a ajouté que le Hamas ne représentait pas le peuple palestinien et que les civils palestiniens n’étaient pas responsables du « carnage » du 7 octobre. Israël doit donc pour M. Blinken prendre toutes les précautions possibles pour éviter de nuire aux civils ; la nourriture, l'eau, les médicaments et toute autre aide humanitaire doivent pouvoir affluer vers Gaza et vers les personnes qui en ont besoin, a-t-il souligné, en pointant la nécessité de pauses humanitaires. 

Une obligation légale et morale de protéger les Gazaouis - Brésil

Le Brésil assume ce mois-ci la Présidence du Conseil. Son ministre des Affaires étrangères, Maura Viera, a souligné qu'Israël, puissance occupante, avait l'obligation légale et morale de protéger la population de Gaza.

Notant que la quantité d'aide arrivant à Gaza via le terminal de Rafah était insuffisante et que le manque d'électricité faisait obstacle au bon fonctionnement des hôpitaux, il a appelé les parties à respecter strictement leurs obligations en vertu du droit international, interpellant le Conseil sur les principes de proportionnalité et de précaution et d’humanité concernant la riposte.  

Source : UN News : https://news.un.org/fr/story/2023/10/1139957

 

Entités des Nations Unies impliquées dans cette initiative

ONU
Nations Unies

Objectifs poursuivis à travers cette initiative