Plan cadre d'aide au développement Tunisie 2015-2019
La Révolution tunisienne a mis fin en 2011 à un régime autoritaire et a ouvert la voie à des transformations démocratiques. Depuis, la Tunisie se trouve engagée sur le chemin des réformes. Les élections du 23 octobre 2011 ont conféré une légitimité démocratique au processus de transition qui s’est concrétisé par la mise en place d’une Assemblée Nationale Constituante (ANC)chargée d’élaborer une nouvelle constitution, de voter la confiance à un gouvernement provisoire et d’exercer des responsabilités législatives et de contrôle.
Les Tunisiens sont ainsi, les premiers parmi les peuples du « Printemps Arabe » à se doter d’institutions démocratiques. Ils disposent depuis le 10 février 2014, d’une nouvelle Constitution qui répond aux normes et aux pratiques constitutionnelles internationales notamment en matière de droits de l’homme et d’égalité de genre. Les Tunisiens revendiquent un rôle accru de la société civile, ainsi que des réformes profondes des systèmes de justice et de sécurité, soutenues par un processus de justice transitionnelle transparent et efficace, ainsi que des mécanismes pour vaincre la corruption, l’impunité et rétablir l’autorité de l’Etat. Dans le domaine économique, le modèle de développement qui a réalisé des performances notables en stabilisant la croissance à une moyenne de 5% sur une période de quinze ans et, dont les effets ont permis d’enregistrer des avancées dans les domaines de la santé et de l’éducation, a généré en revanche des inégalités socioéconomiques et des disparités régionales qui ont accentué les niveaux de pauvreté, de précarité et de chômage, notamment parmi les jeunes diplômés et les femmes.
D’aucuns s’accordent que repenser ce modèle dans le sens d’une plus grande inclusion sociale constitue une priorité pour les autorités publiques qui envisagent d’engager des réformes pour dynamiser le développement dans les régions défavorisées et permettre aux populations et notamment aux jeunes et aux femmes, d’accéder à des emplois décents. Le Système des Nations Unies (SNU) considère que l’engagement des autorités tunisiennes représente une opportunité pour apporter son appui et son expertise technique au développement d’un modèle plus inclusif, plus résilient et plus durable. Il considère que son appui à la production et à la gestion des données statistiques par des systèmes d’information performants, fiables et transparents pourrait aider les autorités à redéfinir ce modèle sur des données probantes et basées sur l’évidence. Le SNU appuiera le pays pourcréer de nouvelles opportunités d’emploi et d’entreprenariat, notamment pour les jeunes diplômés et les femmes dans des domaines innovants et à haute valeur ajoutée telles que les Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC),susceptibles de diversifier davantage l’économie et d’accélérersa transformation en une économie plus compétitive et basée sur la savoir. Le SNU aidera en outre la Tunisie, à consolider la gouvernance locale, en renforçant les capacités des acteurs régionaux en matière d’élaboration et d’évaluation des plans régionaux et locaux de développement.